Héro de Woodstock, Ten Years After voit son nom briller à l’infini depuis une belle soirée d’août 1969. Avant ce coup de Trafalgar, le quartet se forme dix ans après le déboulement du rock’n’roll (d’où leur blaze !). Nos Ten Years After ont un crédo au départ : rester dans la belle pureté du rock’n’roll et baigner dans le feeling général du british blues (qui fait vite boom !).
C’est au Marquee de Londres et au Festival National de blues et de jazz de Windsor que le guitariste Alvin Lee montre virtuosité et ostentation. Egal des Clapton, Beck, Green ou autre Page, Lee est ce guitar hero (sur son éternel Gibson 335) adulé pour sa technicité et sa rapidité. Ten Years After est plus leste et swing que beaucoup. Plus psyché et mystérieux aussi. Il n’a pas grand-chose à envier à Cream et à cette bande de sales gamins qui a pour nom Led Zeppelin.
Avec «I’m Going Home», TYA dispose d’un hymne fédérateur qui le conduit dans la boue du mythique Festival. Les années 70 sont un peu vache avec le groupe et son héro de guitariste même si le mauvais coucheur de Nottingham ne desserre jamais l’étreinte.
Après un concert légendaire au Boogie Town Festival de Louvain-la-Neuve en mai 1999 où l’on voit une dernière fois le line-up originel (Alvin Lee, Chick Churchill, Leo Lyons, Ric Lee) Ten Years After se réinvente (Alvin Lee disparaît en 2013) avec un line-up stable depuis 2014 : Ric Lee et Chick Churchill croisent le fer avec le bassiste Colin Hodgkinson (Alexis Korner, Chris Rea, Whitesnake, Jon Lord, Jan Hammer, The Spencer Davis Group…) et avec le guitariste italo/londonien Marcus Bonfanti (Ginger Baker, Eric Burdon et une carrière solo remarquable). Ce fou de Rory Gallagher, BB King et Stevie Ray Vaughan n’a peur de rien et surtout pas des fantômes.
Ten Years After revient au Centre Culturel de Chênée après un concert de feu en 2009. Les légendes ne sont-elles pas éternelles ?