Foghat

Des petits jeunes du british blues boom qui se tirent découvrir le Nouveau Monde ? Inconscients mais courageux ! C’est pourtant ce qu’ont entrepris le guitariste Lonesome Dave Peverett et le batteur Roger Earl, bons animateurs d’un Savoy Brown prometteur. Rod Price des Black Cat Bones sera également du voyage. L’air de Big Apple leur fait un bien fou. Ils reviennent cependant vers mère patrie en 1972 pour quelques concerts mais sont vite considérés comme des parias. FOGHAT oubliera son vieux continent pour les siècles des siècles…

 

Les Américains n’ont cure de leurs origines. Ils raffolent de ce groupe à la simplicité brillante qui marmitonne un ragoût unique de rock n roll/bluesy servi avec une sauce boogie rouge BBQ. Des albums comme « Energized », « Fool for the City»  ou « Night Shift » les envoient dans les stades et le Live de 1977 demeurera un objet culte avec un « Honey Hush » de braise calqué sur le célébrissime « Train Kept a Rollin/Stroll On ». Après quelques baisses de régime, Rod Price jette le gant en 1999 et, pire, Lonesome Dave Peverett tire définitivement sa révérence en 2000.

 

Ce double coup dur aurait dû signifier la fin de ce fantastique groupe anglo-américain. Il n’en fût rien ! Avec science et opiniâtreté, Roger Earl remonte un FOGHAT au teint rosé. Lonesome Dave irremplaçable ? Que nenni ! Charlie Huhn, un performer du Michigan, nourri au british blues boom Cream, Hendrix… offre une nouvelle dynamique au groupe. Son CV est impressionnant : Ted Nugent, Gary Moore, Victory, Humble Pie. Qui dit mieux ? Bryan Bassett, expert slide, ex-Molly Hatchet, se fond aussi à merveille dans les baskets de Rod Price.

 

En 2019 FOGHAT reste FOGHAT. Le sommet du rock/blues/boogie, mais surtout un immarcescible quatuor qui n’a pas besoin d’étaler sa virtuosité pour décrocher sourires, admiration ou battements de pieds… En quelques mots, la classe mondiale !

Channel Zero

Au départ, il était assez improbable de voir la Belgique disposer d’un heavy metal band de classe internationale. Il y avait eu Irish Coffee dans les 70’s, Cyclone et quelques autres outsiders dans les 80’s mais le manque de moyens revenait invariablement comme dénominateur commun.

 

En 1990, date de péremption pour notre festival, les bruxellois de CHANNEL ZERO se sont formés dans un paysage musical chamboulé. Avec un album éponyme en 1992, « Stigmatized for Life », produit le regretté Vinnie Paul de Pantera en 1993 et surtout le très dense Unsafe en 1994, CHANNEL ZERO s’est donné les moyens de ses ambitions et est devenu le numéro un du heavy metal belge.

 

Déjà au tapis en 1996, CHANNEL choisit 2010 comme force rédemptrice. Au menu : six concerts sold out à l’A.B. dont les trois premiers complets en 49 minutes. Après des gigs mémorables au Graspop et au Rock Werchter, le batteur Phil Baheux disparaît en 2013, la veille de leur prestation à l’Alcatraz. C’est alors que le groupe se réinvente avec le batteur Seven Antonopoulos et le guitariste américain Mikey Doling, enfin pleinement intégré. Le chanteur Franky Desmet-Van Damme et le bassiste Tino De Martino restent les piliers d’un groupe qui a méchamment bien mûri comme en atteste « Exit Humanity » (2017), un joyau de leur couronne…

Dee Snider

« Les grandes tournées de villes en villes avec le tour bus, c’est terminé. J’ai assez donné. C’est la raison pour laquelle j’ai arrêté Twisted Sister » tonne DEE SNIDER, grande gueule du rock américain qui n’a jamais paru aussi pétulant et motivé depuis la fin du groupe qui l’a rendu célèbre à travers le monde. « Je suis encore en grande forme et je peux encore mettre le feu sur scène mais ponctuellement » reconnaît cet éternel bateleur toujours très persuadé de son fait.

 

Les quarante ans de Twisted Sister et la tournée d’adieu qui a suivi ont pu, d’une certaine manière, frustrer les fans. C’est un groupe au sommet de sa forme qui a tiré sa révérence et on peut croire que sur ce coup-ci, les New-Yorkais seront plus honnêtes que la majorité des soi-disant retraités.

 

Twisted Sister est un groupe bigarré dont le fleuve ne fût pas toujours tranquille. Au départ, ils bouffent de la vache enragée puis deviennent subitement cultes pour une catégorie d’américains qui adulent le cirque du hard glam boom de Los Angeles. Cependant, JJ French était le patron du groupe et DEE SNIDER le compositeur et l’image de cet impayable Twisted Sister qui a si bien brocardé le système scolaire américain.

 

« Je suis devenu chanteur pour faire hurler les foules » vantardise DEE, un des plus étincelants et bluffants frontmen/entertainers de l’histoire du hard. Et le bougre est en train de nous prouver ses dires avec une carrière solo où il n’a plus de compte à rendre à personne.

 

L’ouragan DEE promet de tout dévaster sur son passage le 25 août à Liège. Il est le headliner rêvé pour terminer notre festival, non sans avoir fait gueuler jusqu’à plus soif « We’re Not Gonna Take It », véritable hymne en Belgique. You Can’t Stop Rock n Roll ! Don’t even try !