Le rock français ? C’est comme le vin anglais, cela existe… Le bon John Lennon n’a pas vécu assez longtemps pour entendre le groupe frenchies qui aurait pu contredire son trait d’esprit. Oui, Satan Jokers a été différent : plus original, plus brillant que bien d’autres et surtout très jalousé (le privilège des meilleurs !).
Son histoire commence à la fin des seventies avec Renaud Hantson, un prix d’excellence de batterie dingo du grand Phil Collins et grand admirateur de Michel Berger. Son Satan Jokers prend corps en 1981 puis, après une première partie de Trust en 82 au Rose Bonbon où les jouvenceaux tuent le père, c’est le début d’une série de malentendus et de rapports délétères avec tout le monde. Pourtant «Les fils du métal» (83) et «Trop fou pour toi» (84) sont au-dessus du lot avec un hard franc, syncopé et technique.
Satan Jokers serait-il un compromis entre Magma et Judas Priest ? Le troisième opus -un mini album six titres- est peut-être bien son Prix de Rome. C’est son pic d’inspiration et une œuvre d’une richesse inestimable.
Considéré comme le Glenn Hughes français (un instrumentiste à la voix en or massif), Renaud Hantson lâche progressivement son Satan Jokers pour Starmania (entre 1988 et 1990 dans le rôle de Ziggy) et pour une carrière solo pop/rock qui ne rencontre pas davantage son public.
En lutte perpétuelle contre ses démons, Renaud Hantson continue son petit bonhomme de chemin (école de musique Furious Zoo…) puis il n’a pas pu résister à un dernier show de Satan Jokers (groupe à l’arrêt depuis plusieurs années) à notre Golden Age, réputé pour son attrait des groupes disparus ou inédits. Trop fou pour toi ?