Prétendre qu’Arthur Brown est au centre de tout n’est pas exagéré. Le rock psyché, le hard rock séminal, le rock théâtral (une influence pour Alice Cooper), le rock frappé et contestataire et d’autres joyeusetés, Arthur en fait son quotidien et son affaire à partir de 1967 dans les bonnes effluves d’un London swinguant et bouillonnant. 1968 est son année.
L’heure de son album signature («The Crazy World Of Arthur Brown») avec Vincent Crane (futur Atomic Rooster), Carl Palmer (futur ELP) ainsi que Kit Lambert et Pete Townshend des Who en embuscade. Arthur Brown pond surtout le single Fire, une obsédante ritournelle, qui donnera des idées au hard-rockers et deviendra une référence psyché. Ce titre phare du shouter anglais du nord de l’Angleterre est N°1 dans les charts britanniques et N°2 aux USA. Après une vie de bâton de chaise dans les communautés de Notting Hill (quartier hippie du centre de Londres) et des concerts remarqués au mythique UFO Club sur Tottenham Court Road, Brown sort du brouhaha et du vedettariat malgré Kingdom Come (un band qui ne trouve pas son public) et le rôle de prêtre dans «Tommy» des Who.
Arthur, l’homme au casque de feu, renaît de ses cendres au changement de millénaire. Vingt bons printemps plus tard, le toujours très vert Arthur Brown nous sert un Long Long Road particulièrement bluesy, juste psyché mais fort en gueule, vicieux à souhait. Un album vintage qui a l’outrecuidance de conduire bourré sans vergogne aucune : «le désir de toujours créer de nouvelles approches et de fraîches pièces musicales a toujours été ma vision. C’est plus fort que jamais» lâche laconiquement ce dégingandé fou-fou hyper focus.
Ceux qui ont toujours apprécié les rockers hors-norme et hallucinés (Screaming Lord Sutch, Screamin’ Jay Hawkins, Alice Cooper…) seront servis et se régaleront ainsi d’un Arthur Brown légendaire et très rare dans nos contrées. Notre 3ème GARF ne pouvait mieux se clôturer qu’avec ces touches de folie et de musicalité.