Canadiens pur érable (originaires de l’Ontario), Teaze est influencé par la scène du proche Detroit.
Biberonné aux Amboy Dukes de Ted Nugent, à Grand Funk Railroad, à MC5, aux Stooges d’Iggy, à Alice Cooper et à Mitch Ryder, Teaze en a directement dans le pantalon et arrive à l’équilibre des formes avec le power rock (beaucoup), avec le rhythm ‘n’ blues (un peu) et avec un zeste de glam (surtout dans le look !).

Teaze, ce sont des mélodies sautillantes parfois légères, souvent évidentes comme en attestent leurs deux premiers et pétillants albums : «Teaze» (1976) et « On The Loose» (1978).

Finalement signé chez Capitol (un graal), Teaze nous sort un «One Night Stands» abouti (1979). Une oeuvre signature qui contient des pépites comme «Heartless World» ou «Young & Reckless».

Si Teaze n’a pas joui de la renommée qu’il méritait, c’est qu’il n’a pas été en mesure de calibrer un hit.

Qu’importe, Teaze est grand et se réjouit d’enfin visiter nos contrées. Avec trois membres originels : Mark Bradac (guitare), Brian Danter(basse/chant) et Mike Kozak (batterie). Du pain béni !

Revenir du diable Vauvert ! Voilà l’expression parfaite qui colle au cas White Spirit. Absent depuis 1982 de tout écran radar, cette formation ovni de la New Wave Of British Heavy Metal renaît de ses cendres 40 ans ( !) plus tard.

Que du bonheur finalement quand on se remémore ce premier album éponyme de 1980 et la prestation ébouriffante du Reading 1980. A l’époque, Janick Gers (futur guitariste d’Iron Maiden) et Mel Pearson (claviers) étaient les patrons d’un quintet qui lorgnait vers Deep Purple et Uriah Heep, la fraîcheur en plus.

1982 est le chant du cygne alors que Janick Gers (parti dans un premier temps avec Ian Gillan en solo) est remplacé par Mick Tucker (futur Tank) et que Brian Howe (futur chanteur de Nugent et de Bad Co) se substitue à Bruce Ruff.

Quarante ans plus tard, Mel Pearson et Mick Tucker nous reviennent avec un «Right Or Wrong» d’ excellente facture (un reliquat du 2ème album jamais sorti en fait) et avec un nouveau shouter : Alexx Stahl (ex-Bonfire). Cela situe l’attrait d’une exclusivité improbable dont nous sommes fiers et qui sera, pour beaucoup, un obscur objet du désir.

Dernier détail ! WHITE SPIRIT n’a JAMAIS foulé le continent en 43 ans (seulement des concerts en Angleterre, Ecosse et Pays de Galles) ! Ils réservent cette exclusivité pour notre festival !

La comparaison avec Deep Purple aurait dû les ravir. Elle les a finalement desservis : «Rick Sanford sonnait plus comme Robert Plant. Mon jeu de guitare est plus dans le moule de Clapton/Beck» sourit Roger Romeo, architecte de ce Legs Diamond, pétulant et brillant band de Los Angeles.

Leur trademark pour l’éternité est ce hard rock travaillé et intelligent fait de panache, de faconde (merci Rick Sanford), de riffs peaufinés et de claviers dosés. Une constante de ces bands US issus du mitan des seventies. Legs Diamond croise alors le fer avec les Aerosmith, Ted Nugent, BÖC et autres Montrose sans atteindre leurs alléchants statuts. Legs Diamond est de la race des purs et des outsiders. Cela renforce son attrait. «Legs Diamond» (1977), «A Diamond Is A Hard Rock» (1977 itou) et «Fire Power» (1978) sont d’éclatantes réussites mais elles ne voient jamais l’Olympe, un peu balayé par le cataclysme Van Halen et de nouvelles formes (abâtardies !) de hard rock. Très rare en Europe : «une ou deux apparitions dans des festivals, je crois» d’après Romeo, Legs Diamond va créer la sensation lors de notre 3ème GARF. Les diamants ne sont-ils pas éternels ?

Deux groupes pour une seule bannière ! Original dans un monde de groupes fâchés. Cocasse et finalement intelligent au niveau répertoire et marketing.

Flashback : les années 80 s’annoncent et le hard européen (continental !) montre ses énormes progrès et son appétence au monde anglo-saxon (ultradominant). Les âpres bataves (totaalvoetbal !) ne feront pas tapisserie. Vengeance et Picture seront dans le moule Priest. Vandenberg lorgnera vers les mélodies et les USA.

Highway Chile, de preux rotterdamois, ne souffriront pas des comparaisons avec Def Leppard après un premier opus en 1983 : Storybook Heroes. Mais Ben Blaauw (le guitar hero) et Ernst van Ee (le cogneur) frustrés par trop de choses (un chanteur limité par exemple) choisissent vite l’aventure Helloïse avec le super chanteur Stan Verbraak. Après Cosmogony (1985) et Polarity (1986), le doute n’est plus permis : Helloïse est une épée du hard rock mélodique à tendance US mais avec un son bien européen.

La présence de ce(s) groupe(s) trop mésestimé(s) est une aubaine.
Ce Highway Chile / Helloïse pourrait être l’énorme surprise de notre 3ème GARF.

Lions Pride

Fiers Limbourgeois (Maasmechelen) attachés à leur terroir, les Lions Pride se sont formés en 1983 juste après Ostrogoth et quelques années après Killer. Breaking Out, cru de 1984, est un remarquable album de hard rock qui s’est bien classé dans les Charts Heavy du Melody Maker. Hélas, cet opus n’a pas joui du statut qu’il aurait mérité en Belgique. Lions Pride est par conséquent resté un peu sur le bord de la route. Détail amusant : Lions Pride a assuré la première partie de SteeLover en 1986 dans ce même Palais des Congrès. Souvenirs, souvenirs…

Russ Ballard & band

Attention : pointure ! Russ Ballard émarge à la caste des plus grands compositeurs du rock. Son set ne contiendra par conséquent que des hits, encore des hits et toujours des hits !!! Ce distingué anglais de la grande banlieue de Londres se joint à The Roulettes en 1963 à l’âge de 18 ans. Le beat group est une école. Mais, les choses sérieuses pour lui commencent avec Argent. Un band qu’il forme avec Rod Argent des Zombies («she’s Not There»…). Cet Argent aux allures prog/rock invente le hard FM en 1971 et Russ se distingue avec un premier hit : God Gave Rock and Roll To You. Une ritournelle qui remettra Kiss dans les Charts 30 ans plus tard. En 1974, Ballard entame une carrière solo de grande qualité (avec «Russ Ballard» dit «l’album noir» en 1984 en modèle indépassable). Notre prestigieux invité écrit alors pour tout le monde ou presque : Rainbow («Since You Been Gone», «I Surrender»), Frida d’ABBA ( «I Know There’s Something Going On») mais aussi Roger Daltrey, Santana, America, Uriah Heep, Night Ranger, Bad English… Difficile de rester de marbre devant un tel palmarès !

Machiavel

Le n°1 des festivals de classic rock wallon (rassurez-vous, c’est le seul !) qui accueille le n°1 des groupes francophones de classic rock ! Logique non ? Dans notre version rêvée de 2020, Machiavel devait jouer le samedi (les magical seventies) avant Sweet. Après bien des coups de Trafalgar et remaniements, Machaviel sera finalement notre tête d’affiche du dimanche dans une prestation qui aura le goût de l’inédit et de la surprise.

Flash-back. Cette épée de l’eurock (le prog européen non britannique) des seventies peut être fier de sa période la plus féconde. «Cheerlessness» (de l’album éponyme de 1976), l’impeccable «Mechanical Moonbeans» avec le déchirant «Rope Dancer» et le très successful «Urban Games» s’additionnent pour évoquer un riche passé. Celui qui sera encore servi lors de ce concert événement. Après s’être réinventé avec «New Lines» et son Prix de Rome «Fly», Machiavel s’est doucement arrêté avant de renaître en 1996. La disparition du pétillant chanteur Mario Guccio (aussi Liégeois que Sicilien !) en 2018 aurait pu signifier la fin de la belle aventure. Mais Marc Ysaye et Roland de Greef ne l’ont pas entendu de cette oreille. L’attraction de cet ultime concert du GARF 2022 sera leur nouveau chanteur dont l’identité nous sera révélée dans quelques semaines.

VACATION

Vacation de Charleroi est un vieux groupe de hard belge qui a connu bien des changements mais qui y a toujours cru et pu déplacer les montagnes. Revenu du diable vauvert à plusieurs reprises, Vacation semble être dans une période faste comme en atteste son dernier album «Stay Online». Une bonne surprise.

VICTORY

Originaire de Hanovre, ville des Médecis du hard allemand (les Schenker !), Fargo est vite adoubé par Scorpions. Le bassiste/leader Peter Knorn décide alors de Victory et le management des Scorps leur déniche l’incroyable lead singer Charlie Huhn (ex-Ted Nugent, Gary Moore…). Victory force les sentiers de la gloire avec des albums aussi bien troussés que Victory (1985-l’année de sa présence à la Texas Jam devant 60.000 spectateurs), Don’t Get Mad Get Even (1986) ou Hungry Hearts (1987). Alors que l’Olympe est en vue, le groupe se disperse avant une baisse de régime bien trop longue. C’est avec le légataire Herman Frank (déjà présent en 1986) et un nouveau chanteur suisse (Gianni Pontillo) que Victory viendra défendre en nos murs le très dense Gods Of Tomorrow, son actualité de 2021.